Assistants médicaux : un levier pour libérer du temps médical et améliorer la prise en charge des patients

3 juillet 2025

Assistants médicaux : un levier pour libérer du temps médical et améliorer la prise en charge des patients

Face à la surcharge croissante des cabinets, au vieillissement des professionnels de santé et aux besoins de santé grandissants de la population, l’intégration d’un assistant médical  représente une opportunité précieuse pour optimiser l’organisation des soins. Mais concrètement, qu’est-ce qu’un assistant médical ? Qui peut en bénéficier ? Quelles sont les conditions ? Les financements ? Et comment recruter ? Tour d’horizon.


Qu’est-ce qu’un assistant médical ?


Créé par la loi de financement de la sécurité sociale 2019, l’assistant médical est un professionnel recruté par un médecin libéral pour le seconder dans l'organisation de son cabinet. Son rôle est de libérer du temps médical afin de permettre au médecin de se concentrer davantage sur le cœur de son métier.


Il n’a pas vocation à remplacer une secrétaire médicale ni à intervenir à la place d’un soignant, mais à compléter l’équipe pour fluidifier le parcours de soin.


Objectifs du dispositif :


  • Diminuer la charge administrative du médecin : Libérer du temps médical
  • Augmenter le nombre de patients suivis dans de bonnes conditions
  • Favoriser l’exercice coordonné
  • Soutenir l’installation ou le maintien des médecins sur les territoires fragiles
  • Améliorer le suivi des patients, notamment en ALD ou polypathologiques
  • Faciliter la coordination pluriprofessionnelle


Qui peut en bénéficier ?


Le dispositif est ouvert aux médecins libéraux conventionnés secteur 1 ou secteur 2 avec option de pratique tarifaire maîtrisée (OPTAM ou OPTAM-CO). Il s’adresse en priorité :


  • Aux médecins généralistes
  • Aux spécialistes exerçant seuls ou en groupe (cabinet de groupe, maisons de santé, centres de santé)
  • Aux structures coordonnées (MSP, ESP, CPTS)


Pour être éligible à l’aide financière, le professionnel doit :


  • S’engager sur un objectif de progression de sa patientèle (notamment sur les patients vus dans l’année)
  • Justifier d’un besoin réel (surcharge d’activité, objectifs de santé publique…)


Quelles sont ses missions ?


Les missions varient selon les besoins du cabinet et le niveau de formation de l’assistant médical :


  1. Tâches organisationnelles et administratives
  • Accueil du patient, création et mise à jour du dossier médical
  • Préparation de la consultation (poids, taille, tension…)
  • Aide à la télétransmission, aux certificats, au remplissage de certains formulaires
  • Planification des examens, coordination avec les autres PS
  • Anticipation des examens ou vaccins


2.    Actes simples en soutien du médecin  (Sous condition de formation et en accord avec le Code de Santé Publique)

  • Mesures/Recueil des constantes (TA, IMC, glycémie capillaire…)
  • Retrait de points, pansements simples, tests urinaires, ECG, etc.
  • Préparation du patient, aide à l’habillage/déshabillage
  • Aide à la réalisation de gestes techniques (ex. : pose de bande)


L’assistant médical n’a pas vocation à faire des actes infirmiers, sauf si c’est un IDE en reconversion.


Financement et aides de l’Assurance Maladie


Depuis la convention médicale de juin 2024, les montants de l’aide financière ont été revalorisés de 5 % pour les nouveaux contrats et les contrats en cours à leur date anniversaire. L’aide est versée dans le cadre d’un contrat tripartite signé entre :

  • Le médecin (ou la structure)
  • La CPAM
  • L’ARS (dans le cadre du Projet de Santé)

Le montant de l’aide dépend du temps de travail de l’assistant médical et de l’engagement du médecin en matière de patientèle. Voici les montants revalorisés :

À partir de la 3ᵉ année, sous certaines conditions, les médecins généralistes exerçant en zone d’intervention prioritaire (ZIP) peuvent bénéficier de deux options supplémentaires pour l’emploi d’un second assistant médical :

1,5 équivalent temps plein (ETP) : aide de 33 000 € par an

2 ETP : aide de 44 000 € par an


Pour être éligible à ces options, le médecin doit :

Avoir déjà signé un contrat avec l’option 1 ETP

Avoir atteint le nombre de patients fixé dans le premier contrat

Exercer en zone d’intervention prioritaire (ZIP)

Être qualifié ou spécialiste en médecine générale (à l’exclusion des médecins à exercice particulier)


Le contrat est renouvelable annuellement, sous condition du respect des engagements.


Exemple Aide à l'emploi d'un assistant médical + simulateur


Lien simulateur : https://www.ameli.fr/alpes-maritimes/medecin/aide-emploi-assistant-medical?etape=1&hash=eb198


Exemple :

Démarches à suivre


  1. Évaluer ses besoins
  2. Contacter la CPAM pour un accompagnement (conseiller de l’Assurance Maladie)
  3. Signer le contrat tripartite
  4. Procéder au recrutement (via Pôle emploi, réseau professionnel, annonces spécialisées)
  5. Demander les versements annuels de l’aide


Un accompagnement est possible via la CPTS NCNE pour faciliter le montage de dossier et l’intermédiation.


Recrutement : profils recherchés


L’assistant médical peut être recruté parmi les :

  • Secrétaires médicales expérimentées
  • Professionnels paramédicaux (IDEL, aide-soignant)
  • Personnes formées via le CQP Assistant médical


La formation est obligatoire dans les 2 ans suivant la prise de poste pour les profils non diplômés.


Avantages :


Pour le médecin :

  • Moins de tâches administratives
  • Plus de temps pour les soins
  • Meilleure organisation du cabinet
  • Valorisation de l’activité


Pour le patient :

  • Meilleur accueil et suivi
  • Fluidification des parcours
  • Réduction du temps d’attente


Points de vigilance :

  • Nécessité d’un bon encadrement et d’un temps d’intégration
  • Il faut penser l’organisation en équipe, pas seulement déléguer
  • Un assistant mal formé ou mal intégré peut alourdir le quotidien au lieu de le simplifier


Conclusion : un levier stratégique pour la médecine libérale


Dans un contexte de tension sur l’offre médicale, l’assistant médical constitue une réponse concrète, à la fois pragmatique et soutenue financièrement, pour les professionnels qui souhaitent gagner en qualité de vie au travail et en efficacité.


La CPTS NCNE se tient à vos côtés pour vous accompagner dans la mise en place de ce dispositif. N’hésitez pas à nous contacter pour toute aide à l’ingénierie de projet, appui au recrutement ou information complémentaire.


📧cptsncne@gmail.com
🌐https://www.cpts-nice-centre-nice-est.fr/


Pour plus d’informations :


Vidéo explicative 1 :

Vidéo explicative 2 :

ACTU CPTS NICE CENTRE NICE EST

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Que faut-il savoir sur les CPTS ? Les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) ont été créés en 2016 par Marisol Touraine. Elles ont pour but d’organiser les personnels de santé de ville à l’échelle des bassins de vie des populations. Elles n’ont connu jusqu’ici qu’un succès très relatif puisque seulement 20 ont été mises en place par les Agences régionales de santé (ARS) (chiffres juin 2018). Le plan du gouvernement « ma santé 2022 » les met au coeur de son dispositif de réforme du système de santé, en particulier pour lutter contre les déserts médicaux. Elles devraient donc se développer de pair avec les nouveaux modes de financement des soins. CPTS… Encore un sigle… Le système de soins français en est friand… Les patients moins, qui se trouvent de plus en plus plus démunis face à l’opacité d’une organisation et d’un parcours de soins dans lequel ils ont du mal à se repérer… Les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) ont été créés en 2016 et ont pour but d’organiser les professionnels de santé de ville à l’échelle des bassins de vie des populations. La ministre de la santé, Agnès Buzyn, dans son plan « Ma santé 2022 », souhaite en faire le pillier de la médecine de soins primaires dans les territoires reprenant les souhaits d’Emmanuel Macron : « Je veux précisément que l’exercice isolé devienne progressivement marginal, devienne l’aberration et puisse disparaître à l’horizon de janvier 2022 », avait déclaré le chef de l’Etat lors de la présentation du plan de réforme du secteur de la santé. Une CPTS n’est pas un lieu…. Les patients ne pourront aller frapper à la porte de la CPTS. Il ne s’agit pas d’un lieu mais d’une organisation en réseau de professionnels de santé (médecins, infirmières, kinésithérapeutes, diététiciens, pharmaciens) ou médicos-sociaux sur un territoire. Elles auraient pour mission de mieux organiser l’accès aux soins. Elles pourraient ainsi apporter une réponse aux soins en ville non programmés mais aussi mener des actions de prévention des maladies chroniques, par exemple. Elles pourraient aussi être efficaces dans le cadre d’une coordination ville hôpital et dans le maintien à domicile. Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (1) y croit : «la CPTS a un rôle majeur à jouer dans la coordination de la sortie de l’hôpital d’un patient» tout comme il est persuadé que les pharmaciens doivent s’impliquer à fond dans ces communautés : « Aucun pharmacien ne doit manquer à l’appel et nous devons fédérer les professionnels autour de cette mission» . Elles deviendraient sans doute également l’interlocuteur privilégié en ville des hôpitaux de proximité qu’Agnès Buzyn appelle de ses voeux mais dont le périmètre d’action précis n’est pas encore défini. Reste à convaincre les médecins de s’engager sur cette voie d’un travail plus collectif. Jacques Battistoni, président de MG France, en est conscient (2) : «Si aucun syndicat de médecins ne dit : « la CPTS c’est nul », il faut maintenant faire preuve de pédagogie pour avancer». L’objectif de la Ministre de la santé est la création de 1000 CPTS dans les prochaines années autour de bassin de vie d’une population comprise entre 20 000 et 100 000 habitants. Celles ci pourraient prendre la forme d’une structure associative, coopérative ou autre, organisées par un professionnel coordonateur rémunéré pour cette fonction (700 euros par mois, par exemple, dans le cadre de la CPTS Falcon, du 13 e arrondissement de Paris).  Les CPTS seront aussi sans doute les structures privilégiées dans lesquelles seront développées les nouveaux modes de financement des soins aux forfaits destinés à rompre avec le paiement à l’acte, comme le préconise le rapport Auber t remis à la Ministre de la santé. 1 et 2) Déclarations lors des rencontres « Contrepoints de la santé » le 26 janvier 2019. Anne-Marie Thomazeau Rédactrice en chef adjointe du magazine Viva, Anne-Marie Thomazeau est spécialisée dans la protection sociale et l’économie de la santé.