Les Infirmiers en Pratique Avancée (IPA) : une réponse aux enjeux du système de santé
Les Infirmiers en Pratique Avancée (IPA) : une réponse aux enjeux du système de santé

Introduction : contexte actuel
Qu’est-ce qu’un(e) IPA ?
L’Infirmier(e) en Pratique Avancée (IPA) est un(e) infirmier(e) diplômé(e) d’État ayant acquis une formation universitaire de niveau Master (grade Bac+5) lui permettant d’exercer de nouvelles missions relevant, en partie, du champ médical. Il/elle agit dans un cadre défini, au sein d’une équipe coordonnée par un médecin, et suit des patients dans la durée, avec une autonomie encadrée.
L’objectif ? Améliorer l’accès aux soins, fluidifier les parcours, réduire la charge médicale, tout en valorisant les compétences infirmières.
Quelle formation ?
L’accès à la pratique avancée nécessite :
- Un diplôme d’État d’infirmier en pratique avancée, délivré par une université accréditée.
- 3 ans minimum d’exercice à temps plein comme IDE.
- Une formation sur 2 ans (ou 1 an si validation d’acquis), incluant :
- 1ère année : tronc commun (sciences infirmières, pharmacologie, santé publique…)
- 2e année : spécialisation selon mention (voir ci-dessous)
- Stage encadré & mémoire universitaire
Quelles sont les mentions (spécialités) possibles ?
Aujourd’hui, 4 mentions sont ouvertes :
1.Pathologies chroniques stabilisées et polypathologies courantes en soins primaires
2.Oncologie / Hémato-oncologie
3.Maladie rénale chronique, dialyse, transplantation
4.Psychiatrie et santé mentale
D’autres mentions sont en cours de développement (urgences, gériatrie, etc.).
Cadre d’intervention
L’IPA intervient :
- En ambulatoire (MSP, CPTS, centres de santé…)
- En établissement (hôpital, EHPAD, SSR, HAD…)
- En exercice mixte ou libéral (depuis 2021, IPA libéraux rémunérés à l’acte ou en forfait)
Il/elle agit dans un cadre défini par un protocole d’organisation signé avec le(s) médecin(s) référent(s), précisant : Les types de patients suivis, la fréquence des consultations, les modalités d’échange d’information et les critères de retour vers le médecin.
Missions de l’IPA
Les missions sont réparties en deux volets :
1. Activités cliniques (80%)
- Réaliser l’anamnèse, l’examen clinique, l’évaluation globale
- Prescrire examens biologiques, imagerie, dispositifs médicaux
- Renouveler/adapter les traitements dans son champ
- Concevoir un plan de soins individualisé
- Assurer l’éducation thérapeutique, le dépistage, la prévention
- Coordonner le parcours avec l’ensemble des acteurs
2. Activités transversales (20%)
- Participer à l’amélioration des pratiques (APP, CREX…)
- Mettre en place des projets qualité ou recherche
- Former/tutorer d'autres professionnels
- Assurer une veille scientifique et règlementaire
Quels actes peuvent être réalisés ?
L’IPA est autorisé à réaliser et/ou prescrire des actes selon sa mention (Arrêtés du 18/07/2018 et 12/08/2019). Exemples :
- Prescription d’analyses biologiques, ECG, EFR, rétinographie
- Réalisation de pansements complexes, holter tensionnel, recueil d’urines, etc.
- Renouvellement ou adaptation de traitements existants
- Prescription de dispositifs médicaux non soumis à prescription médicale
Pourquoi c’est intéressant pour le médecin ?
Avantages
- Délégation sécurisée d’une partie du suivi de patients chroniques, notamment ceux en affections de longue durée (ALD).
- Gain de temps médical : recentrage de l’activité sur les diagnostics complexes, les soins aigus ou les patients non stabilisés.
- Renforcement du travail en équipe : coordination, transmission fluide, responsabilisation des acteurs de santé.
- Réponse à la baisse des visites à domicile :
- Aujourd’hui, les médecins généralistes réalisent de moins en moins de visites à domicile, en raison notamment de la pression démographique, du vieillissement de la population et du manque de temps.
- Les IPA, notamment en soins primaires ou en gérontologie, peuvent assurer des visites à domicile ciblées, assurer un suivi de qualité, remonter les informations cliniques, et déclencher une consultation médicale si besoin.
- C’est un levier puissant pour maintenir les personnes fragiles à domicile tout en optimisant le temps médical.
- Amélioration du suivi : l’IPA peut assurer la traçabilité dans le DMP, proposer un plan de soins, évaluer les besoins en éducation thérapeutique, faire des bilans réguliers.
- Participation aux RCP, CREX, coordination de parcours complexes : un atout dans les territoires sous tension.
Freins/limites à anticiper
- Nécessité d’un protocole d’organisation clair
- Bien délimiter le champ d’intervention pour éviter doublons ou conflits de responsabilité
- Pour l’exercice libéral : certaines limites de rémunération ou de reconnaissance encore en évolution
Quelle rémunération ? Quelles aides ?
- En structure hospitalière ou centre : selon la grille indiciaire ou conventions collectives
- En libéral : rémunération par forfait annuel (à terme, actes via la nomenclature)
- Aides à la formation possibles :
- DPC, FIF-PL (en libéral), Fonds mutualisés hospitaliers
- Contrat Avenir IPA (fonction publique)
- Aides de certaines ARS ou Régions
Mise en œuvre : comment intégrer un(e) IPA dans sa structure ?
1.Identifier le besoin (suivi de pathologies chroniques, polypathologies…)
2.Construire un protocole d’organisation clair avec le ou les médecins concernés
3.Définir les indicateurs de suivi
4.Communiquer avec les autres acteurs du territoire (ex. CPTS, DAC, hôpital…)
5.S’appuyer sur les ressources régionales (URPS, ARS, Ordre infirmier)
Et au sein de la CPTS ?
À la CPTS NCNE, nous encourageons l’intégration d’IPA au sein de nos parcours coordonnés (personnes âgées, diabétiques, santé mentale…). Plusieurs projets pilotes sont en cours. Nous facilitons :
- Le recensement des IPA
- La mise en relation avec les médecins
- La création de protocoles
- L’accompagnement administratif et technique
Pour toute question, ou pour initier un projet avec un(e) IPA, contactez la cellule de coordination de la CPTS NCNE.
📞 07 84 60 25 06
🌐 https://www.cpts-nice-centre-nice-est.fr/
Pour aller plus loin :
Vidéo 1 :
Vidéo 2 :
ACTU CPTS NICE CENTRE NICE EST
